Le lac d’Antañavo et sa légende.
Madagascar, un pays rempli de culture et de tabou (fady dans la langue officielle malgache). Même après des centaines d’années plus tard, bien que de plus en plus de citoyens Malgache se réfugient en dieu, ces cultures et fady sont encore d’actualité et bien respectées par nombreux.
Dans une région située dans le nord de l’île, à environ 69 km de Diégo Suarez, entre Ambilobe et Andrafiabe, se trouve un assez grand lac très populaire nommé, lac d’Antañavo. Il est juste de dire que rares sont les Malgache qui ne connaissent pas l’histoire de ce lac hôte de nombreuses et fascinantes histoires, mais aussi territoire d’innombrable… Crocodile.
Chaque année, lors d’un événement culturel, nombreuses sont les personnes visitant ce lac pour donner à manger à ces personnes très respectées.
Oups, on a dit personne? Oh, mais oui, on ne s’est pas trompé d’écrit. Voici pourquoi.
L’histoire du lac et des anciens habitants d’Antañavo.
On raconte qu’un jour, un vieillard très assoiffé et fatigué par la marche s’est garé dans un village, dans l’espoir de se faire désaltérer. Malheureusement, les villageois refusent de lui offrir de l’eau, sauf une. Ce village c’est Antañavo.
Dégouté du comportement de ces derniers, le vieillard demanda à la seule et unique femme, qui lui a offerte de l’aide, sans rien attendre en retour de partir du village avec sa famille. Aussitôt que cette famille quitta le village comme le vieillard leur a supplié, il y lança un sort, provoquant une énorme inondation et transformant le reste de la population en crocodile.
On dit que c’est de cette façon que le lac d’Antañavo s’est créé, et que depuis cet instant, son histoire a tellement véhiculé au point qu’il recueille très souvent des personnes qui viennent “mangataka joro” (faire des prières) pour différentes raisons.
On y trouve très souvent des couples stériles ou des personnes atteintes d’une maladie presque incurable y venir et invoquer les esprits des habitants disparus et les prient de bien vouloir exaucer leur souhait.
Les personnes qui y viennent pour effectuer une prière promettent très souvent un très grand événement et le sacrifice de plusieurs zébus au bord de l’eau. Pourquoi choisir des zébus au lieu d’autres animaux? ça c’est une autre histoire.
Il est important de noter qu’il est fady de s’y baigner ou de mettre l’un des membres de son corps dans l’eau, au risque de se faire avaler par les caïmans, qui sont généralement comme ils le disent “respectent” ceux qui les respectent.
Bien évidemment, il y a d’autres fady, aussi importantes que celles déjà prononcées, notamment, cracher au bord du lac, satisfaire son besoin humain, et dire du mal du lac.
Comme tout autre interdiction, des sort sont réservés à tous ceux ou celles qui osent enfreindre les interdictions. A Antañavo, toutes personnes osant violer ces tabous risquent tôt ou tard de se faire dévorer ou mourir par accident. Par ailleurs, un vazaha (un étranger) a un jour tirer sur JAOMALAZA (un des crocodiles du lac qui avant de se transformer, était le chef du village), sur le chemin du retour il s’est fait accidenté et mourut sur place.
Pour appuyer la véracité de cette légende, lors de la capture de JAOMALAZA, de nombreux habitants ont pu constater que son bracelet était encore bien accroché sur l’un de ces pattes.
« Angano, angano, arira arira, tsy izaho no mandainga fa ny olona be taloha », traduit en français « Conte, conte, si ce que je dis est faux, ce n’est pas moi qui suis le Menteur…mais les ancêtres. »
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